Ukraine-Russie : l'accord "européen" est déjà menacé

 Obama réinstalle des avions d'attaque en Allemagne et en Pologne.

"10h11 : Un accord de paix vient d'être trouvé à Minsk. Un cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 15 février..." Mais cet accord est menacé. Et pas seulement par "les rebelles pro-russes" :  

 

 

Spectaculaire marathon diplomatique cette nuit à Minsk, conclu par un accord Porochenko-Poutine sous parrainage Merkel-Hollande... Ouf, disent les populations. Chacun partage ce soulagement.

Mais quelqu'un n'a pas participé au chantier. Et ce quelqu'un est déterminant : c'est Obama, actuel prête-nom du complexe militaro-industriel américain.

Les Etats-Unis sont derrière le drame ukrainien depuis décembre 2013. Leur véritable objectif est la déstabilisation du Kremlin et le remplacement de Poutine par un nouvel Eltsine, docile aux intérêts économiques US. Un gel de la situation actuelle dans le Donbass ne ferait donc pas leur affaire.

Pour cette raison et quelques autres, on peut craindre que la guerre ne persiste en dépit de l'accord de Minsk. Les bataillons kiéviens nationaux-socialistes (tant aimés de nos médias*) sont là pour ça. Ces bataillons n'obéissent qu'à eux-mêmes, mais non sans contacts avec des « officiers traitants » qui ne sont pas des Ukrainiens. L'idéologie de ces bataillons, et surtout leur rôle d'outil, leur font rallumer les combats** quand ils baissent d'intensité. (On sait – via la télévision allemande – que ces bataillons échangent des tirs avec des éléments de l'armée ukrainienne officielle lorsque ceux-ci tentent de leur faire respecter certaines consignes).

On sait aussi que la Maison Blanche a installé depuis plusieurs jours en Allemagne et en Pologne des escadrilles de bombardiers d'assaut. Si les combats persistent dans le Donbass, Obama donnera-t-il le feu vert pour une intervention aérienne ? Que se passera-t-il alors si les batteries sol-air des rebelles abattent un avion US et capturent, ou tuent, son pilote ? On imagine la campagne de guerre qui sera déclenchée aux Etats-Unis, sur le thème bring back our boy(s) et kick their ass.

Le A-10 Thunderbolt, canon-bombardier à tout faire.

On imagine aussi le danger à la frontière Donbass-Russie, au cas où des unités « internationales » viendraient couvrir les équipes de l'OSCE (si Moscou acceptait la venue de celles-ci). Ce serait le face-à-face de l'OTAN avec l'armée russe... Toutes les provocations deviendraient possibles. Quant à la possibilité de ces provocations, elle est soulignée par le bellicisme de « gouvernements CIA » comme celui de la minuscule Lituanie, qui ne parle que tonnerre et éclairs et fait déjà passer en Ukraine des armes non-officielles, mais made in USA.

On ignore le degré de sincérité de Mme Merkel et de M. Hollande. (La présence de BHL à Minsk – si elle était avérée – laisserait augurer du pire***). Si Paris et Berlin ne veulent pas que Washington et ses sous-traitants fassent à l'accord de Minsk, en février 2015, le même sort qu'à l'accord de Kiev en février 2014, ils ont intérêt à y veiller. L'Europe sera-t-elle capable de s'émanciper du joug américain ? Ce serait son intérêt vital, mais ce serait un miracle. Et l'on n'est pas sûr qu'elle le veuille.

 

> Voir les trois notes ci-dessous. 

 

   

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* Une chaîne française a pris pour logo de la guerre du Donbass l'insigne du bataillon Azov. Or cet insigne est une "rune" qui vient – très intentionnellement – de l'insigne de la division Das Reich : détail révélé depuis six mois par les médias allemands, italiens et britanniques, avec d'autres informations du même calibre... (Et calibre est le mot juste). 

** C'est aussi l'intérêt des extrémistes parmi les unités rebelles, bien entendu.

*** A-t-il été amené par M. Hollande ? Ce serait atterrant, compte tenu de la Libye. A-t-il été amené par M. Porochenko, qui l'avait déjà invité sur la ligne de front du Donbass ? Ce serait moins atterrant mais tout aussi inquiétant, sachant que BHL veut (excusez du peu) la guerre avec la Russie... Mais l'invraisemblable est que ce personnage soit encore associé à quoi que ce soit, par qui que ce soit.